Notre maillage territorial de coopération a donc pour objectif de limiter tout déplacement intempestif ou inadéquat pour les patients âgés
Entretien avec Charles Dadon, directeur général
Article paru dans CHG-infos n°1
Aujourd’hui, quels types de coopérations privilégiez-vous avec les établissements de santé ?
Charles Dadon : Nous entretenons des coopérations avec les établissements hospitaliers du territoire de santé Lyon Nord allant du canton de Reyrieux jusqu’à Vaise et en remontant sur Lyon 4ème et Caluire pour redescendre sur Neuville sur Saône. Il couvre une densité de population d’environ 200 000 habitants sur une concentration hospitalière importante, notamment avec le CHU qui se distingue par son site de la Croix Rousse et le site gériatrique Frédéric Dugoujon. Il existe traditionnellement une coopération entre nos deux établissements publics de santé que j’ai souhaité renforcer. Pour ce faire, nous pourrons offrir au patient reçu dans notre établissement un meilleur accès au service d’imagerie HCL grâce à des plages horaires réservées (IRM, les scanners et la scintigraphie). Parallèlement, nous pourrons demander le soutien de grands spécialistes dans des domaines comme la cardiologie, la pneumologie voire la neurologie afin qu’ils interviennent sur notre site et délivrent des consultations sur place, ce qui évitera des déplacements inutiles pour nos patients, notamment quand ces derniers sont d’un âge avancé et particulièrement fragiles. Hormis nos collaborations avec le secteur public, nous entretenons des liens historiques avec l’Infirmerie Protestante, nos établissements sont liés par une convention. Lors de ma prise de fonctions, j’ai souhaité revoir cette coopération car la communauté médicale du CHG et sa présidente souhaitaient que ces partenariats entretenus depuis longtemps soient relancés et renforcés. Nous avons ainsi tout récemment renforcé les consultations avancées de cardiologie et nous avons travaillé d’autres spécialités, avec la mise en place sur notre site de consultations de chirurgiens spécialistes de l’Infirmerie Protestante ce qui représente un bénéfice important pour nos patients. Nous pouvons de notre côté apporter dans cet échange avec l’Infirmerie Protestante notre compétence en gériatrie. En tant que spécialistes dans ce domaine, notre coopération de longue date est appelée à encore se renforcer dans les années à venir. Les Hospices Civils de Lyon et le Centre Hospitalier Gériatrique du Mont d’Or sont les deux seuls établissements à développer la spécialité en Médecine gériatrique aiguë et en SSR gériatrique sur le territoire. Nous collaborons donc avec des établissements accueillant des personnes âgées comme le centre hospitalier local de Neuville. Ces coopérations concernent notamment la prise en charge de leurs cas difficiles. Nous entretenons également des liens avec la Clinique Polyvalente de Rillieux située sur notre territoire de santé. Notre mission auprès d’eux ne diffère pas de notre rôle en tant qu’établissement de spécialité de Gériatrie sur le territoire. Nous collaborons avec les établissements privés ou publics afin de soulager les patients âgés polypathologiques de plus de 75 ans qui doivent être pris en charge dans un établis- sement de spécialité. Notre établissement dispose notamment d’un centre de rééducation et de réadaptation de 170 lits, ce qui offre une capacité importante pour le territoire Lyon Nord. Nous recevons également des radiologues et nous collaborons dans le domaine de l’imagerie avec la clinique polyvalente de Rillieux en cherchant avec eux ou d’autres à développer la télé- médecine. Nous voulons surtout être en capacité de communiquer à distance nos clichés radiologiques afin de pouvoir collaborer sans que les professionnels soient forcés de se rendre sur site. Notre maillage territorial de coopération a donc pour objectif de limiter tout déplacement intempestif ou inadéquat pour les patients âgés.
Quelles coopérations souhaiteriez-vous développer à long terme ?
C.D : Les coopérations précédemment citées ont été développées en 10 mois. Notre objectif aujourd’hui n’est pas de poursuivre le développement de nouvelles coopérations mais de trouver un équilibre satisfaisant et approfondi, toujours dans l’intérêt du patient. Nos partenaires les plus importants restent l’Infirmerie Protestante et les HCL, avec lesquels nous collaborons en fonction de leurs disciplines de pointe.
Quelle est l’importance de la coopération pour le Centre Hospitalier Gériatrique du Mont d’Or ?
C.D : Ces coopérations sont vitales. Nous sommes un établissement éloigné des plateaux techniques actuels. Or, dans la conception de l’Agence Régionale de Santé, que nous partageons, il est important de disposer d’un plateau technique de proximité comprenant des services d’imagerie médicale et d’urgences. Un patient sur deux admis en urgence est une personne polypatho- logique de plus de 75 ans. De ce fait, permettre à ces patients de quitter ces services d’urgence pour intégrer rapidement un établissement spécialisé en gériatrie devient un enjeu majeur dans la politique de santé publique. Pour assurer cette prise en charge, nous disposons d’un service de médecine qui augmen- tera sa capacité pour passer de 21 à 31 lits, ainsi que d’un service de rééducation fonctionnelle de 170 lits. Une fois la rééducation achevée, nos patients peuvent regagner leur domicile. Cela étant, si le constat est fait par l’établissement et l’entourage du patient que l’état de ce dernier ne lui permet plus de demeurer seul à son domicile sans danger, nous pouvons l’accueillir dans notre Unité de Soins Longue Durée (USLD) de 85 places ou dans l’un des deux sites d’EHPAD offrant au total une capacité de 352 lits mis à disposition des personnes âgées ne pouvant retourner à leur domicile. Enfin, si nous ne pouvons accueillir le patient au sein de notre structure, nous collaborons avec des EHPAD environnants tels que l’EHPAD de Saint Raphael à Couzon au Mont d’Or. Cela nous permet de proposer un choix bien plus vaste d’établis- sements à nos patients.